I WANT TO BE A PART OF IT

Bonjour à toutes et tous, curieux de passage ou fidèles de la première heure.

Sentez vous libres de poster des commentaires en bas de chaque article, simple témoignage, critique, conseil.

En prime une petite sélection musicale pour accompagner la lecture, à écouter en mode aléatoire c'est plus sympa :


jeudi 31 octobre 2013

Road Trip : 9 août : Saint-Louis, fin du voyage et conclusion

La découverte hier de la ville d'Hannibal ne nous a pas enchanté. 
N'ayant prévu d'arriver à Saint-Louis qu'en fin de journée, nous décidons de donner une seconde chance à la ville de Mark Twain de nous émerveiller.

Nous enchainons les visites de la maison de l'auteur, de Becky Thatcher...et de la palissade blanche que Tom Sawyer, puni par sa tante Polly, est censé repeindre. Grâce à un fin stratagème, ce sont finalement ses copains qui se chargeront de la besogne.


Hannibal recèle également un musée, plutôt pas mal, et quelques boutiques d'art et de brocantes. 
Elodie et moi craquons pour un tableau à l'ambiance bucolique, certains diraient kitsch, un peu à la Thomas Kinkade. On assume totalement !

Pour ceux qui ne connaissent pas Thomas Kinkade : Exemple
Après avoir déjeuné nous mettons le cap sur Saint-Louis, que nous rallions en milieu d'après-midi. Durant l'élaboration de notre programme nous avions décidé de séjourner dans un hôtel en centre ville, proche de l'Arche, pour des raisons évidentes de commodités. 
La voiture garée et la chambre enregistrée, c'est à pied que nous partons à la découverte du centre-ville. 

Il y en a du monde ! L'équipe de baseball locale, les Cardinals, accueille les Cubs de Chicago. Tous les fans se dirigent vers le stade, en une cohorte bigarrée et joyeuse. Une belle ambiance de camaraderie malgré l'adversité. 

Mais nous ne sommes pas là pour assister au match mais bien pour nous rendre à l'Arche, symbole de la porte ouverte vers l'Ouest, et symbole de la ville. 
Comme à Fort Robinson, je suis très ému de me retrouver dans cette ville, 70 ans après que mon grand-père y soit passé. Alors naturellement je mitraille.


Sincèrement, nous ne pensions pas que l'arche était aussi haute. C'est super impressionnant, elle est immense. Hélas par faute de temps nous n'avons pas l'occasion de monter à son sommet pour admirer la vue. L'occasion d'un retour, d'un deuxième volet.


Demain matin nous reprenons l'avion pour New York. 

Inutile de vous dire que nous avons passé trois semaines exceptionnelles en tous points : paysages, vie sauvage, population...Tout était grandiose et nous sommes contents d'être sortis des sentiers battus. Évidemment, si c'était à refaire, nous aurions passé plus de temps à certains endroits et moins à d'autres. Tout est toujours perfectible.

A la question de savoir ce qui m'a le plus marqué, s'il ne fallait choisir qu'un endroit, ce serait le Nord Ouest du Nebraska. J'ai rarement senti autant de plénitude et de joie m'envahir que devant ces étendues immenses que représentent Oglala National Grassland et Buffalo Gap National Grassland. Un attachement sûrement dû au fait que mon grand-père a passé ici quatre années de son existence, ou au fait qu'en cours de route, je lisais le roman "Dalva" de Jim Harrison, qui dépeint avec magie ce coin des États-Unis. Debout sur ces terres, une envie presque irrépressible de tout plaquer pour m'installer ici et vivre au fil des saisons, rudes, et du temps qui passe, s'est emparée de moi.  Avec force et violence. La raison a été plus forte...


Quant à Elodie, quand on lui demande ce qui l'a le plus marqué, elle répond sans hésitation sa rencontre avec la horde de bisons sur les terres de Custer State Park. Et ce mâle énorme, majestueux...à portée de main.


Pour conclure, ce voyage n'a fait qu'exacerber ma colère de voir comment, en quelques années, nous avons anéanti tout un peuple, le peuple indien. A coups de fourberies et de violences nous l'avons quasiment réduit à néant alors que nous avions tant de choses à apprendre de lui. J'aime en grande partie ce que sont devenu les États-Unis, mais j'exècre la façon dont ils y sont arrivés.

Merci de nous avoir suivi pendant ces trois semaines et 8000 kilomètres sur les routes du Midwest. Nous planchons actuellement sur un petit film souvenir, c'est du boulot on vous le garantit !

Prochaine étape, une semaine en Californie fin novembre. De San Francisco à Los Angeles. Vous savez quoi ? on a hâte !!

dimanche 27 octobre 2013

Road-Trip : 8 août : Bye Bye la 66, direction Hannibal

Décidément, nous ne sommes pas gâtés par la météo. Il pleut comme vache qui pisse et il ne fait pas très chaud.  Pour un peu on se plaindrait presque. 
Mais on est en vacances, pour encore deux jours, alors on reste zen. 

De retour sur la route 66, nous nous arrêtons de temps à autre, histoire de prendre des photos de bâtiments en ruines, de voitures à l'abandon, avant d'arriver à l'un des endroits les plus célèbres de la route : le devil's elbow, le coude du diable.

 

Ce nom est donné à un virage situé à la sortie (ou à l'entrée si vous arrivez de l'Ouest) d'un pont qui enjambe la Big Piney River, et qui a été le lieu de plusieurs accidents de la route, dont certains mortels.

Une fois le pont métallique franchit, sans casse, nous décidons de nous arrêter au bar le Elbow's inn, situé juste à coté.
On en a lu des vertes et des pas mûres sur cet endroit, tout et son contraire : accueil chaleureux, endroit mal famé...Alors pour couper court on va se faire notre propre opinion.

Le Elbow's Inn
La porte poussée, nous pénétrons dans un établissement assez grand, propre, mais pas très éclairé, et sommes accueilli chaleureusement par la patronne. La bonne cinquantaine, tatouée, décolleté plongeant, jean-santiags, elle nous invite à nous asseoir pour déjeuner, ce que l'on fait avec plaisir car on a faim. Hormis Elo et moi, il n'y a que deux autres clients, des habitués à l'air patibulaire mais presque. 

Comme il est d'usage, elle veut en savoir un peu plus sur notre parcours, nos motivations.
Un peu en retrait, nous apercevons le cuisinier, crâne rasé, belles bacchantes, tatoué, grand et costaud, et portant un joli tablier blanc autour de la taille. Et bien ça fait son effet de voir un motard, un vrai, un dur, porter le tablier et cuisiner. Des clichés tombent, et en plus ce qu'il prépare est excellent et frais ! On a bien fait de s'arrêter. 

Notre conseil est donc, si vous passez dans le coin en journée, arrêtez-vous. 
Nous n'aurions peut-être pas tenu le même discours si nous étions venu en soirée...
Lieu de rendez-vous de bikers, les soirées doivent être joyeuses et arrosées. En témoigne la collection de soutien-gorges qui pend au plafond ! Une ribambelle de soutifs de toutes tailles, de toutes les matières, tous signés par leur propriétaire. Brésil, France, Angleterre...une bien sympathique façon de voir du pays ! Si vous souhaitez savoir si Élodie a laissé le sien en guise de témoignage de son passage, il faudra aller vérifier par vous-même !

Une collection de soutifs !
Quelques kilomètres plus loin, il est hélas temps de quitter la 66. Devant rallier la ville d'Hannibal, un peu plus au Nord, nous décidons d'emprunter l'autoroute, histoire d'arriver avant la nuit et de pouvoir profiter un peu de la ville avant de mettre le cap sur Saint-Louis

Il faut bien être franc, Hannibal est une déception.
Nous nous faisions une telle joie de découvrir la ville d'enfance de Mark Twain, celle qui lui a inspiré ses romans "Tom Sawyer" et "Hucklberry Finn".

 

Les bâtiments sont debouts, en bon état, visitables, mais la ville est dans un état pitoyable, rien n'est mis en valeur, que ce soit la rue principale ou la promenade le long du fleuve Mississippi. Quel dommage ! L'enfant du pays mérite pourtant tellement mieux qu'un simple "maintien en condition" du lieu qui a titillé son imagination fertile.

On arrive tout de même à sauver notre soirée en embarquant sur un bateau qui propose un dîner-croisière de deux heures sur le Mississippi. L'animation comme les plats sont moyens mais le coucher de soleil est superbe !

 

Demain nous nous dirigerons vers Saint-Louis, dernière étape de notre road-trip avant de prendre l'avion pour New York.

mercredi 23 octobre 2013

Road Trip : 6 et 7 août : 2 jours sur la 66

A quelques kilomètres au nord d'Oklahoma City, Edmond est notre point d'entrée sur la fameuse route 66. Morceler cette icône d'asphalte en plusieurs tronçons n'est pas forcément la meilleure façon de la découvrir. On perd certainement une partie de son ambiance, de son aura. Cela revient un peu à truffer un film à suspens d'entractes. Le soufflet retombe.


Nous avons donc pas mal hésité avant de finalement nous décider à emprunter une simple portion de la 66, nous disant que le mieux est l'ennemi du bien, et qu'il ne nous sera peut être pas donné l'occasion de faire la route dans son intégralité plus tard dans notre existence. Ce qui est pris n'est plus à prendre. Alors en route !

Histoire de planter un peu le décor, petit rappel sur la Mother Road.


Cette route, longue d'un peu moins de 4000 kilomètres, relie Chicago (Illinois) à Los Angeles (Californie) traversant ainsi 8 États (Illinois, Missouri, Kansas, Oklahoma, Texas, Nouveau-Mexique, Arizona, Californie) et 3 fuseaux horaires.
Empruntée entre 1926 et 1985, la "Rue Principale des États-Unis" a sombré peu à peu dans l'oubli, éclipsée par les autoroutes, plus rapides. De nos jours, il est impossible d'emprunter le tracé original dans son intégralité car de nombreux morceaux n'existent plus.


La route 66 est pleine de surprises, d'endroits insolites, de coins paumés, de ruines, et pleine de passionnés qui ne se lassent pas de tailler le bout de gras avec des curieux venus du monde entier, voyageant ainsi par procuration.

Pendant deux jours, Élodie et moi flânons au rythme des heures aoutiennes et des jours qui raccourcissent. Un arrêt à Pops' afin de goûter quelques sodas fantaisistes, une photo de la grange rouge sur laquelle glissent les tornades, un petit musée-brocante à Warwick.

 

Une pause déjeuner à Chandler, au "Marta's country kitchen". Puis de nouveau la route, sur quelques tracés originaux. Depew où nous bavardons avec une dame venu chercher son courrier à la poste locale, sur sa tondeuse à gazon !

 

Une traversée du Rock Creek Bridge, à Sapulpa, et quelques kilomètres plus loin, nous voilà à un endroit mythique de la 66, la baleine bleue de Catoosa. Facile d'imaginer qu'il y a quelques années, les familles marquaient ici une pause lors de leur voyage, afin de se délasser et se baigner.


Après une nuit à Vinitia, c'est sous la pluie que la 66 nous fait quitter l'Oklahoma pour une courte incursion dans le Kansas, où le balisage est très efficace.

 

Elle est là, en bord de route : la dépanneuse ayant inspiré le personnage de Martin à John Lasseter pour son film Cars. Si vous aimez ce film d'animation, visionnez le une fois en version originale, car l'accent de Martin est à mourir de rire !


Une fois dans le Missouri, nous passons la nuit à Marshfield. Encore une ville où les restaurants ne servent pas d'alcool...j'étanche ma soif à lampées de citronnade. Le tonnerre gronde, le vent se lève. Vite, à l'abri.

Demain matin nous continuerons d'arpenter la 66, puis la quitterons quelques kilomètres avant Saint-Louis pour obliquer vers le Nord et la ville d'Hannibal, patrie de Tom Sawyer et d'Huck Finn.

samedi 19 octobre 2013

Road-Trip : 5 août : Oklahoma City

Nous avons inscrit Oklahoma City à notre programme pour deux raisons. La première : apercevoir, de loin, une tornade. La deuxième : visiter le musée de l'héritage Western (National Western Heritage Museum).

Nous sommes quelque peu en retard pour les tornades dont le pic d'activité se situe en mai, et dépasse rarement le mois de juillet. En revanche, le musée est ouvert toute l'année, alors, en avant Guingamp !

Il fait très chaud, avec cette impression de brûler sur place. Aussi les salles climatisées d'un musée constituent de vrais refuges.

Oklahoma City, Oklahoma

Tickets en mains, nous pénétrons. 
Et pan ! Premier choc : la statue "End of the Trail" de James Earl Frazer trône au milieu du hall. Une pure merveille. Un colosse de plâtre. Une symbolique d'une force inouïe. La contempler, c'est comprendre. On se demande comment un homme a pu faire passer autant d'émotion dans cette œuvre qui, à elle seule, témoigne du drame qui s'est joué entre 1835 et 1839 avec la déportation du peuple cherokee dans des réserves établies dans les États du Sud Est.

1750 kilomètres de sentier, le "sentier des larmes", à cheval, à pied, sous toutes les météos.

Des milliers d'entre eux, au moins 4000, hommes, femmes et enfants y laisseront la vie. Encore un épisode peu glorieux de l'histoire américaine. Et toujours les mêmes victimes. Un goût amer d'injustice et d'incompréhension qui nous rappelle notre arrêt à Wounded Knee dans le Dakota du Sud.

"La fin de la piste". Un homme et son compagnon, fourbus, harassés. Un peuple vaincu. Une sculpture magistrale.

"End of the trail" par James Earl Frazer

Cette première claque dans le groin est de bon augure pour la suite du musée. Nous avons hâte de continuer la visite.

Soudain, un couple, d'un âge bien avancé, s'approche de nous et se met à nous parler en français, avec un accent américain tout à fait charmant. De fil en conversation, nous apprenons qu'ils vivent une bonne partie de l'année en Alsace, pas très loin de Strasbourg, ajoutant avec étonnement qu'ils sont les seuls américains de leur village ! Pour ma part je dirais même de toute l'Alsace ! Sans preuve à l'appui...
Ils maîtrisent parfaitement le français, ainsi que l'allemand, et même le patois alsacien. Ils sont ravis de leur sort et pour rien au monde ne souhaiteraient habiter dans le Sud de la France. "Trop d'anglophones" pour les citer. Voilà une rencontre atypique et rafraîchissante.

Nous prenons congés de ce couple charmant et continuons notre visite.

Inutile de préciser que si l'univers de l'Ouest, les cowboys, les indiens, la cavalerie, les pionniers, les trappeurs...vous en touchent une sans faire bouger l'autre, pas la peine de perdre votre temps. Ici la thématique est simple et le nom du musée on ne peut plus clair.
En revanche, si comme nous, tout cela titille votre curiosité, et que vous passez dans les parages, ne manquez ce musée sous aucun prétexte ! Au programme : expositions permanentes de peintures et de  sculptures, des dioramas retraçant la vie de l'Ouest, des galeries sur l'artisanat indien, les cowboys célèbres, le rodéo...Sans oublier des expositions temporaires. Pour notre part nous avons eut la chance d'admirer des originaux de Frédéric Remington et Charles Russell.

 

Et voilà, plus de 3 heures passés dans un seul et même musée. On n'en revient pas nous même.

De retour dans Bricktown et après nous être repu au fast-food "Sonic" du coin, nous flânons dans le quartier. Au loin, nous apercevons l'enseigne de magasins "Bass Pro Shop". Allons-y. 


Au niveau du concept. Comment dire ? Vous prenez le plus grand Décathlon de France et vous multipliez sa surface par deux, vous mettez le paquet sur la déco et vous remplacez le rayon kayak et canoë par le rayons bateaux de plaisance, le rayon VTT par le rayon Quad, le rayon football par le rayon pêche et enfin le rayon ping pong par le rayon chasse et vous aurez une idée de ce qu'est un magasin Bass. Aux États-Unis : une institution.

On y vient en famille, manger, acheter une arbalète, une carabine, des seaux de 10 kilos de cartouches, une tente 15 places...La vie au grand air vu par les américains. Et si vous ne souhaitez pas vous encombrer de vos enfants pendant vos emplettes, collez les devant les jeux vidéos avec lesquels ils peuvent s'entraîner, à l'aide de carabines factices, à dégommer leurs premiers bambis. Comme c'est mignon. Savoir magner un 22 long rifle avant même de savoir écrire son nom...

 

La nuit est tombée, un match de baseball se joue dans le stade jouxtant l’hôtel, le Chickasaw Ballpark. Notre curiosité nous y pousse. Comme la partie est déjà bien entamée, la guichetière consent à nous laisser rentrer gratuitement. Sympa.

Élodie et moi caressons l'espoir de récupérer une balle du match, qu'un joueur aurait batté en dehors des limites du terrain. Nous tentons différentes places, plus ou moins stratégiques, sans succès.

Chickasaw Ballpark, Oklahoma City, Oklahoma
Afin d'immortaliser notre passage, je sors le trépied et y installe l'appareil photo. Au même moment, un homme de la sécurité s'approche de nous et me demande de ranger le trépied, trop encombrant en cas d'évacuation en urgence du stade. Bien sûr je m’exécute et me confonds en excuses. Nous entamons la conversation. Il nous confirme que pour récupérer une balle de match, il faut avoir un sacré bol !

Résolus, nous nous rasseyons. Quelques minutes plus tard, notre nouveau copain revient vers nous, il tient dans sa main deux casquettes de l'équipe locale, les redhawks et...une balle du match qu'il vient de récupérer en bordure du terrain. Inutile de dire que nous restons complètement interloqués, tels deux goélands sur un coffre. Avant de nous reprendre et de le remercier le plus sincèrement du monde pour ce geste sympathique et touchant

Le match terminé, sur la victoire de l'équipe locale, nous sortons du stade, saluant de loin notre nouveau pote. 

Voilà qui clôt impeccablement une journée dans cette ville d'Oklahoma City.

Demain, nous entamons notre dernière semaine de road-trip. Cap à l'Est, le long le route 66 !

lundi 14 octobre 2013

Road-Trip : 4 août : Bienvenue en Oklahoma

Nous quittons le Kansas sous la pluie, après une nuit orageuse. Les températures dépassent à peine les 20°c.

Le but de la journée est de sillonner les routes de campagnes et d'atteindre dans un premier temps Clinton puis ensuite Oklahoma City où nous avons réservé deux nuits dans le Hampton Inn du quartier Bricktown.



Pourquoi un crochet par la ville de Clinton ? Qu'y a-t-il à voir ? La ville de naissance de Bill ? Une fabrique de cigares ? Non rien de tout cela. Tout simplement, cette ville abrite l'un des plus beaux musée dédié à la route 66, que nous allons emprunter pendant quelques jours sur un axe Ouest-Est.

Afin de ne pas passer trop près de la route que nous allons emprunter dans quelques jours, nous décidons de ne pas prendre l'itinéraire le plus rapide, qui passe par Tulsa. Encore une excuse pour prendre les routes de campagne plutôt que les autoroutes.

Le chemin est parsemé de villes paumées, de raffineries, de champs asséchés. Bref, rien de très glamour...Un petit côté Dust Bowl 70 ans après. 

Nous sommes soudain frappés par la couleur rouge de la terre, un rouge intense, un rouge Roland Garros, qui se démarque superbement sur le ciel bleu, de retour, apportant avec lui le soleil et un sac rempli de degrés, environ 40.

Les terres et les eaux rouges de l'Oklahoma

Comme souvent depuis maintenant deux semaines, nous ne sommes pas gênés par les autres automobilistes, les routes sont rectilignes et calmes. Le bon moment pour écouter l'album "Sevens" de l'enfant du pays, Garth Brooks. Bienvenu chez les cowboys !


Après plus de 5 heures de voiture, nous voilà à Clinton, une heure avant la fermeture du musée. Excellent timing. Si vous empruntez la Mother road, nom qu'a donné Steinbeck à la route 66 dans son roman "Les raisins de la colère", vous passerez immanquablement par Clinton. Pensez à vous arrêter au musée, il en vaut la peine.

Musée de la route 66 - Clinton, Oklahoma

Bon là, normalement, nous sommes censés mettre le cap à l'Est, sur Oklahoma City, à une heure environ...il est 17h00. Mais faisant cela, nous raterions une ville fantôme typique de la 66, située à quelques kilomètres à l'Ouest de Clinton...Quel dilemme ! En fait non, pas du tout un dilemme, le choix est vite fait, direction Foss, le village fantôme et tant pis si on arrive tard à l'hôtel !

Les amateurs, connaisseurs et experts de la route 66 savent qu'il n'est pas toujours évident de rouler sur les premiers tronçons de la route, tant ceux ci sont délabrés, ou même carrément disparus au profit de l'autoroute 44. Quant à trouver les parties toujours existantes et praticables, cela peut relever du vrai jeu de piste.

Heureusement, quelques passionnés ont eut l'idée d'éditer des cartes très détaillées. Mais attention, sans copilote, difficile d'y arriver. Et du coup c'est qui qui s'y colle à la carte ? C'est Élodie, avec une carte en anglais en plus...Ce sera déjà bien qu'on se retrouve pas au Nouveau-Mexique...

Voilà la carte que nous avions avec nous...heureusement.

Entre Clinton et Foss, la route 66 est facilement reconnaissable, faite de plaques de bitume parallèles à l'autoroute 44, comme le montre le plan ci dessous.

Bizarrement, Foss ne nous paraît pas si fantomatique que cela. C'est sûr que ça ne respire pas l'activité culturelle à plein nez, mais il y a des hameaux, occupés pour la majorité d'entre eux. Un coup dans l'eau donc...




L'heure est maintenant à la décision, soit faire tête sur Oklahoma City par l'autoroute, soit par la route 66 et son jeu de piste...Devinez ce que l'on choisit ?

Élodie fait montre d'un grand talent de copilote, j'ai parfois du mal à comprendre sa lecture en anglo-bourguignon du guide acheté au musée, mais on arrive à ne pas se tromper de route, et c'est bien là l'essentiel. Le soleil se couche, dans le rétroviseur une fois de plus...principal désavantage de rouler vers l'Est...


C'est très émouvant de se dire qu'on emprunte la route que les Okies ont sillonnés pour fuir les nuages de poussière afin de gagner l'Eldorado de la Californie. On ne peut que penser à la famille Joad.

Nous passons les villes de Weatherford, Hydro, Bridgeport, Geary, El Reno, Yukon (ville de naissance de Garth Brooks) évitant de justesse le meurtre sans intention de la donner d'une famille de ratons-laveurs suicidaires.

Il est 22 heures, nous arrivons à l'hôtel.
Le quartier Bricktown est un quartier animé d'Oklahoma City, pittoresque, doté d'un canal, de boutiques et restaurants.

Quartier de Bricktow, Oklahoma City, Oklahoma

Vu l'heure, nous galérons un peu pour trouver un établissement acceptant de nous servir...même le Hooters refuse. Tant pis, le concept burger-bière-serveuse en mini short orange et tee shirt blanc moulant, ce sera pour une autre fois.
Finalement, nous trouvons un petit quelque chose à nous mettre sous la dent, avant de rentrer à l’hôtel et nous faxer dans le lit King Size. Judicieusement, Elo sort ses boules Quiés...Je suis exténué.

jeudi 10 octobre 2013

Road-Trip : 3 août : Flint Hills et prairies d'herbes hautes

Pas vraiment pressés ce matin, nous lambinons un peu à l'hôtel et entamons la causette avec une femme de ménage à l'histoire incroyable. 
Hollandaise, la cinquantaine, mariée à un américain, elle n'a jamais demandé sa naturalisation. Au regard des critères américains, elle rentre donc dans la catégorie "Alien". Admirez la subtilité. Du grand art !

Elle tient farouchement à ses racines et à sa culture, "ses moulins" et "ses tulipes" pour la citer. Elle ne comprend d'ailleurs pas pourquoi aux États-Unis, tout est traduit en espagnol et pas en hollandais alors que ce peuple a grandement contribué à la création de ce pays. Je lui rétorque que rien n'est non plus traduit en français, sauf dans les distributeurs automatiques d'argent. Forcément.

Son père, de confession juive a épousé une femme indonésienne de confession musulmane. Afin d'éviter des drames familiaux, ils se sont tous deux convertis au catholicisme. Étonnant, pas à la portée de tout le monde certainement, mais sage. Avant d'être femme de ménage, elle a exercé la profession de convoyeuses de prisonniers, et a sillonné bien des routes. Elle se demande d'ailleurs ce qu'on va foutre dans le sud du Kansas ! Elle aime son pays d'accueil mais en veut aux anglais d'avoir piqué New Amsterdam aux hollandais pour en faire New York. Rancune tenace dis donc.

Nous prenons congés de cette sympathique batave pour trouver le point de départ de la route 177.




Peu fréquentée, cette route coupe en deux les prairies d'herbes hautes des Flint Hills.
Un peu déçu par le paysage sur les premiers kilomètres, il faut en fait attendre l'arrivée à la Tallgrass Prairie National Preserve pour trouver ce que l'on est venu admirer : des collines d'herbes vertes à perte de vue, sur lesquelles danse l'ombre des nuages.

Tallgrass Prairie National Preserve

Afin d'assouvir une envie pressente de nous dégourdir les jambes, nous chaussons nos pompes de randonnées et entamons une petit boucle d'une heure de marche à travers les collines vertes et silencieuses. Une petite brise chante à nos oreilles, accompagnée du chant des oiseaux.

Ça fait du bien d'être loin de tout. On imagine aisément la surprise, l'angoisse et l'émotion des premiers colons arrivant devant un tel spectacle. Difficile de ne pas penser à la famille Ingalls. Pour l'occasion Élodie a revêtu sa robe à fleurs et s'est mise à dévaler la colline en se vautrant lamentablement sur la fin du parcours. Elle n'en rate pas une...

L'après-midi est déjà bien avancée, il va falloir faire le plein d'énergie.
Nous parvenons à trouver un bouiboui ouvert, dans la ville quasi fantôme de Strong City. Une fois n'est pas coutume, nous ne sommes pas déçus. La nourriture est bonne et tient bien au corps.



Encore quelques kilomètres et nous voici à Coffeyville qui a vu tomber en 1892 le fameux gang des frères Dalton
Une fois bien installés dans la chambre du Best Western, il est l'heure de faire un tour dans le centre ville, qui s'avère calme, même abandonné. Hormis l'excellent restaurant "Tavern on the Plaza", où nous prenons nos quartiers pour la soirée, et deux salles de musculations, tout est fermé. Et nous sommes samedi soir !

Restaurant "Tavern on the Plaza" dans un bâtiment d'époque.

Intrigués, avant de retourner à l'hôtel, nous effectuons un petit tour en voiture histoire de voir où sont passés les habitants de la ville. Après quelques virages, on comprends mieux. Une grande zone commerciale s'est construite en périphérie de la ville offrant de quoi se divertir et se restaurer. Tout le monde semble y être, laissant le centre-ville, pourtant assez mignon avec ses maisons des années 1800, à son triste sort. Un beau gâchis.

Demain, nous quittons le Kansas pour l'Oklahoma.


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